Le fait de changer d'équipe peut être une expérience stressante pour les pilotes, puisqu'il faut à la fois comprendre la moto mais aussi les nouvelles personnes qui y travaillent. Leon Camier a franchi le pas en rejoignant l'équipe Red Bull Honda World Superbike, une équipe plus grande et avec en sus un coéquipier.

Attendu avec impatience au guidon de la CBR1000RR Fireblade SP2, ses temps lors des essais de pré-saison ont été impressionnants, et beaucoup souhaitaient voir comment il se débrouillerait dans le Championnat 2018 MOTUL FIM World Superbike, alors que le pilote britannique essayait de calmer le jeu.

Mais l'Anglais de 31 ans a réalisé une performance impressionnante aux antipodes lors de l'ouverture de la saison, affrontant le flag to flag le dimanche, pour assurer deux top 7 qui le positionnent à la sixième place du général. Camier pense par ailleurs que le niveau de compétition sera élevé en 2018. Selon l'intéressé, il reste cependant beaucoup à apprendre mais il est impatient de continuer avec sa nouvelle équipe, alors que WorldSBK.com a échangé avec lui sur sa nouvelle équipe.

"Les premières impressions avec ma nouvelle équipe ont été très bonnes", commence Camier. "Ils sont très professionnels, organisés et créent un environnement efficient. Chacun est ici pour obtenir des résultats et c'est bien de faire partie de cela, bien sûr. Nous avons été capables de faire de vrais progrès avec la moto durant l'hiver, alors que l'équipe détient déjà une bonne compréhension de la moto, ce qui est encourageant. En particulier au niveau de la façon dont fonctionne le châssis, et en fait la première fois j'ai repris les réglages là où les avait laissés Nicky, donc c'est encourageant. C'est surtout une question de ma capacité à apprendre la moto et de savoir ce dont nous avons besoin pour être plus rapide, mais il y a de petites choses qui sont ce que nous voulons changer pour franchir la prochaine étape."

Le fait d'attendre de nouvelles pièces peut être difficile pour les pilotes, mais Camier endosse tout pour lui : "Heureusement, nous devrions avoir d'autres pièces dans le premier quart de la saison. Il y a clairement quelques petites choses à améliorer – et l'une des parties les plus importantes est notre rythme de course. La moto ne semble pas  être trop mauvaise sur un tour, mais nous sommes toujours à la recherche de ce dernier quelque chose pour en extraire une performance parfaite. Tout est une question de compréhension de ce que j'ai besoin de faire pour pouvoir extraire cela. Vous attaquez toujours à 100% peu importe ce qui se passe, donc ce n'est pas difficile au niveau de la motivation. Bien sûr vous voulez toujours que les choses arrivent plus vite, donc vous espérez que votre moto puisse être la meilleure possible, mais la réalité, c'est qu'il y a déjà beaucoup de pièces performantes et, oui, il y a encore des parties qui peuvent être améliorées, ce qui est positif pour le futur."

En ce qui concerne les discussions et les spéculations durant l'hiver sur son rythme, Camier explique que c'était un peu difficile : "Bien sûr chacun était excité car nous avons été rapides lors des essais, mais c'était important de se souvenir que nous avions utilisé des pneus de qualifications lors des essais, et ensuite nous en avons fait d'autres à la loyale. Mais j'étais plus intéressé par le fait de travailler sur le rythme de course, je sens qu'il y a encore de la marge de progression, mais c'était bien d'avoir un week-end de course derrière nous, pour commencer à comprendre plus."

L'un des points clés de cette saison réside naturellement dans les nouvelles réglementations, ce qui ne semble pas trop affecter Camier : "Je pense que nous avons perdu 300 tours par minute, donc cela va faire un peu de différence, mais pas tant que ça – ensuite je n'ai pas remarqué grand-chose, car je n'ai pas piloté la moto telle qu'elle l'était auparavant. En piste, je ne distingue aucune différence – Kawasaki est toujours l'équipe à battre, ils sont toujours forts, et nous sommes juste dans leur sillage. Yamaha a également haussé son niveau de jeu, donc je pense que cela va être notre saison la plus compétitive jusqu'ici."

Le fait d'avoir un coéquipier de l'autre côté du garage est un changement pour le pilote britannique, après trois saisons complètes à s'être vu confier la seule moto de son équipe, mais c'est quelque chose qu'il accueille positivement en 2018 : "Jake est un très bon gars, et on s'entend très bien. Nous avons les mêmes intérêts, il adore le motocross et le surf, et il a bien sûr ce style californien décontracté. Il apprend tout le temps et progresse, il n'a pas fait les meilleurs runs lors des tests, mais je pense qu'il va aller de plus en plus vite dans l'avancée de la saison."

"Ne pas avoir de coéquipier la saison dernière n'a pas fait de grande différence, nous avons rapidement identifié ce que nous voulions de la moto, et ce qui est possible ou non. Parfois lorsque je n'avais pas la chance de faire beaucoup de tours durant le week-end, c'était difficile, en particulier si je ne savais pas quel pneu utiliser. Mais cette année, c'est sûr que ce sera plus facile, il y a plus d'informations qui arrivent et deux équipes de techniciens. Je pense que Jake et moi avons des styles de pilotage légèrement différents, donc ce sera intéressant de voir ce que nous pouvons comparer et rebondir, ce que nous serons d'autant plus capables de faire alors qu'il devient de plus en plus compétitif."

Ne manquez rien des progrès de Camier tout au long de la saison 2018, alors qu'il se prépare à aborder la manche thaïlandaise du calendrier avec l'équipe Red Bull Honda, avec le WorldSBK VidéoPass.