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Six titres de Champion MOTUL FIM World Superbike, 99 victoires, 185 podiums et 27 pole positions. Aucune carrière ne ressemble à celle de Jonathan Rea et, au cours des douze derniers mois, il a montré à quel point il était un pilote accompli. 

 

L’année passée, son titre est dû à une volonté et une détermination de ne pas céder la couronne à Álvaro Bautista. Cette saison, il a pris la tête du classement, mais a dû faire face à beaucoup d’obstacles en cours de route. Le triomphe qu’il s’est adjugé cette année a été plus brillant que les autres, car il a été confronté à de nombreux doutes. Après une interruption de cinq mois, il s’est remis à courir en sachant qu’il était dos au mur. 

 

« Honnêtement, quand le calendrier est sorti, j’étais un peu dégoûté, a déclaré Rea. Je pensais que ça allait être très dur cette année. La saison était plus courte et nous n’allions pas à Assen, Imola, Donington Park ou San Juan qui sont de bons circuits pour moi. Jerez ? Ça n’a jamais été notre meilleur tracé. Aragón est un circuit Ducati. Barcelone est un circuit pour le MotoGP™. Après Portimão, j’étais inquiet de ce qui allait nous attendre pour le reste de l’année. Je pense que j’ai fait un pas en avant avec la moto et avec mon pilotage. Je n’aurais jamais pu accomplir ce que j’ai fait à Aragón cette année par le passé. »

 

« Nous connaissons nos faiblesses et mes observations ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd chez Kawasaki, qui nous montre le classement du Championnat et tout le monde se réjouit des résultats. Nous continuons à travailler pour améliorer tout cela. Nous connaissons nos points forts et nos points faibles, mais nous savons que sous la chaleur, nous souffrons du grip arrière et de l’usure des pneus. Nos points forts résident dans la traction mécanique, le freinage et les changements de direction. On ne peut pas faire en sorte que la moto fasse ce qu’elle ne veut pas faire. Dans une compétition basée sur des machines de production, on ne peut pas trouver une solution magique avec de nouvelles pièces et des évolutions. »

 

La réussite sportive dépend donc en grande partie de ce qui se passe en coulisses. Les dures conditions rencontrées à l’entraînement. Les années de sacrifice. Les moments de doute que vous surmontez pour devenir plus fort. Les difficultés et la douleur. Si vous les surpassez, vous pouvez parfois vous réjouir du succès. Aucun autre pilote Superbike ne ressemble à Jonathan Rea. Son succès est sans précédent et il réécrit les livres d’histoire. Sa carrière est unique en son genre, mais pourquoi a-t-il remporté six titres consécutifs ?

 

« Je pense que les gens compliquent tellement les courses, a expliqué Pere Riba, son chef mécanicien. Pour moi, c’est simple. C’est une affaire de feeling et de relations avec son équipe. Jonny est cinq fois champion du monde et c’est un Dieu du WorldSBK, mais cela ne veut pas dire qu’il ne commet pas d’erreurs. Même un Dieu ne peut être parfait. En travaillant avec Jonny, nous avons une excellente relation, car il sait que lorsque je lui dis qu’il ne roule pas bien, c’est pour le faire progresser. Il est disposé à apprendre et à se perfectionner. » 

 

« J’ai besoin d’être le même quand il me dit quelque chose. C’est très important pour le pilote et le staff d’avoir l’esprit ouvert. On ne peut pas tout connaître et il faut être prêt à apprendre. J’ai été pilote et je sais, en raison de mon expérience, que la moto est animée par un feeling et non par des data. Les ingénieurs voient des lignes et des données, mais sur la moto, 1+1 ne fait pas toujours 2. Le feeling est la chose la plus importante. »

 

Au cours des six dernières années, le sentiment n’a pas été celui d’un succès constant, mais plutôt celui d’une lutte acharnée pour continuer à tirer le meilleur d’eux-mêmes. Le pilote pousse son équipe et l’équipe exige de lui le même dévouement. La carte de visite de Rea a été sa régularité et c’est ce qui le distingue encore en 2020.

 

La bataille pour le titre entre Rea et Scott Redding (ARUBA.IT Racing - Ducati) a été ce que l’on attendait de la saison, mais la dynamique a été différente de celle de l’année dernière, lorsque Álvaro Bautista a commencé la saison en étant imbattable avant de s’essouffler. Cette année, Rea a pu continuer à engranger des résultats tandis que son principal rival s’est détaché du caractère compétitif du WorldSBK.  

 

« Scott a été mon plus grand adversaire et il a bien performé cette année. Sa prestation à Jerez a été spéciale tout le week-end et il a été rapide cette année, mais je m’attendais à ce qu’il soit plus fort. Scott est très talentueux. Il a été pilote d’usine en MotoGP™ et il a été l’un des plus grands rivaux de Marc Marquez quand ils étaient plus jeunes. L’année dernière, je pensais qu’Álvaro était imbattable, mais je n’ai pas eu ce sentiment cette année avec Scott. »

 

« La Ducati est plus forte cette année, la Yamaha est plus forte, Honda a bien progressé et il y a tellement de bons pilotes désormais. Gagner un championnat est toujours une histoire différente et par le passé, j’ai toujours tiré le meilleur de notre package tout au long de l’année alors que d’autres ne l’ont pas fait. Cette année, les autres équipes et les autres pilotes sont en train de trouver un moyen d’y parvenir et ils sont maintenant plus réguliers. C’est maintenant très compétitif en WorldSBK et tous les autres sont maintenant plus réguliers sur une saison complète. »

 

Au fil des ans, Rea et Riba se sont toujours efforcés de « gagner le Round plutôt que les courses ». Ils veulent terminer chaque week-end en ayant dépassé leurs rivaux. La vision globale a été un élément clé de leur succès et cette année, cela est devenu encore plus crucial. Avec autant de pilotes compétitifs (sept vainqueurs et dix pilotes différents sur le podium), il a été difficile de dégager une tendance dans la course au titre.

 

Certains pilotes ont été compétitifs un week-end et ont lutté la semaine suivante. Au cours de cette année exceptionnelle, nous avons vu des pilotes gagner durant une épreuve et souffrir lors de la suivante. Même Rea a connu des difficultés à certains moments cette année, mais dans l’ensemble, semaine après semaine, il a surpassé ses rivaux et a réussi à mener à bien son travail. Il a montré tout au long de sa carrière qu’il peut triompher, peu importe les circonstances. Il est le roi du WorldSBK et tant que quelqu’un ne pourra pas le détrôner, son règne se poursuivra. Le WorldSBK devient de plus en plus compétitif, mais le niveau de compétition reste inchangé.

 

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