Le Champion en titre Toprak Razgatlioglu (Pata Yamaha with Brixx WorldSBK) n’a toujours pas remporté de victoire dans le Championnat MOTUL FIM World Superbike 2022 lors des neuf courses disputées depuis le début de la saison. Grâce aux « progrès constants » réalisés sur la Yamaha YZF-R1 cette saison, Razgatlioglu est passé tout près de deux victoires dans le dernier tour sur le Circuit d’Estoril, dans la Course 1 et dans la Course Tissot Superpole, mais a perdu dans la fin du dernier tour. Dans une interview, son chef d’équipe Phil Marron nous livre son point de vue sur l’évolution de la moto au fil de la saison et plus encore.

 

Après une lutte passionnante avec Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team WorldSBK) en 2021, qui s’est terminée par la manche indonésienne, la défense du titre de Razgatlioglu a commencé avec huit podiums en neuf courses, mais aucune victoire, les trois premières manches ayant eu lieu sur des circuits où il n’a pas gagné l’année dernière : MotorLand Aragon, le Circuit TT Assen et le Circuit Estoril. Marron, qui a suivi Razgatlioglu chez Pata Yamaha après avoir quitté Kawasaki Puccetti Racing en 2020, a détaillé la saison jusqu’à présent.

 

« Les deux premiers rounds étaient des événements que nous avons mis en évidence comme n’étant pas, disons, des temps forts pour nous. Tout d’abord, Aragon n’était pas un grand circuit dans le passé pour Yamaha et Assen n’a jamais été un grand circuit pour le style de Toprak. Être si proche des leaders était en fait assez encourageant lors de ces deux manches. Le problème que nous avons identifié est que Toprak aime attaquer dans les derniers tours, et il n’avait pas les outils pour le faire. Il n’était qu’un passager, il regardait simplement ces gars courir. Nous avons fait un pas en avant pour Estoril et lui avons donné ce dont il avait besoin pour se battre à l’avant et piloter la moto comme il le voulait et attaquer. Je dirais qu’il y a eu des progrès constants depuis la première course à Aragon jusqu’à la dernière course à Estoril. »

 

Razgatlioglu a mentionné que l’adhérence du train avant était un problème pour lui en 2022, et l’équipe a travaillé sur ce point tout au long de la saison pour permettre au champion de 2021, réputé pour ses freinages tardifs, de freiner aussi tard qu’il le souhaite pour tenter de gagner sur ses rivaux pour le titre. Selon Marron, ce problème se posait davantage à Aragon et à Assen, mais l’équipe a fait un « pas décent » à Estoril.

 

Développant ce sujet, Marron a déclaré : « C’était un problème plus important lors des deux premières courses et pour lui permettre de freiner aussi tard qu’il le voulait, nous devions faire tourner la moto hors de notre plage de fonctionnement normale. Cela rendait la moto plus lourde à tourner. Nous avons pu faire de petits ajustements dans la position de pilotage pour qu’il reste plus à l’intérieur de la moto tout en nous permettant d’utiliser une rotation du châssis plus normale, ce qui permet de garder la moto agile, de garder le poids sur l’avant et de ne pas détruire le pneu avant. Nous avions ça à Estoril, donc nous avons fait un bon pas en avant dans ce domaine. Il sera évidemment très important de clarifier cette étape que nous avons faite sur un autre circuit dans des conditions plus chaudes, ce que nous aurons la chance de faire à Misano. Le freinage nécessaire à Estoril est complètement différent de celui nécessaire en Italie. Il y a beaucoup plus de freinage avec de l’angle sur ce dernier, donc nous comprendrons les progrès réalisés le week-end prochain. »

 

Dans la Course 1 du Tour d’Estoril, Razgatlioglu menait à la sortie du dernier virage mais a été battu sur la ligne par Alvaro Bautista (Aruba.it Racing - Ducati) après que Razgatlioglu n’ait pas pu arrêter le wheeling de sa machine, ce qui a permis au pilote espagnol de remporter la victoire avec seulement 0.126s et de priver Razgatlioglu de sa première victoire de la saison ; un des trois derniers tours décisifs à Estoril. Bautista est en tête du classement du championnat après trois tours, avec 52 points d’avance sur Razgatlioglu, troisième.

 

Expliquant comment le virage 13, le dernier virage, a été un problème tout au long de la manche d’Estoril, ainsi que la façon dont l’équipe cherche à réduire le déficit sur les lignes droites, Marron a déclaré : « La sortie du dernier virage à Estoril, le virage 13, a été l’un de nos problèmes pendant le week-end. Dans la première course, nous sortions bien du virage, mais nous perdions un peu d’accélération en raison d’un manque d’adhérence à la sortie du dernier virage. Heureusement, pendant le test post-événement, nous avons pu aborder ce problème et nous avons fait quelques pas décents pour aider la moto dans ce domaine. Si nous pouvons maximiser l’accélération à la sortie du virage, le déficit de vitesse n’est pas aussi important, c’était donc l’objectif du test d’Estoril, c’était l’un des principaux problèmes. Cela nous a fait du tort dans la Course 2 avec des conditions légèrement différentes. Nous avons travaillé dur le premier matin de ce test pour résoudre ces problèmes. »

 

« Lors des deux premières épreuves, nous n’étions pas en mesure de freiner aussi tard que le souhaitait Toprak. À Estoril, nous avons amélioré cette partie de la moto de sorte que tout ce qu’il perdait sur une ligne droite, il devait le rattraper sur les freins. En réglant les problèmes d’accélération en sortie de virage, en essayant d’être aussi propre que possible en sortie de virage, avec le moins de rotation possible, le déficit sur la ligne droite n’est pas aussi important. C’est notre objectif, essayer de sortir du virage aussi proprement que possible et lui donner une moto qui freine aussi tard qu’il le souhaite et aussi stable que possible tout en essayant de réduire les risques. »

 

Ne manquez pas la deuxième partie de l’interview du chef d’équipe Phil Marron la semaine prochaine !

 

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